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Couler du béton par temps froid : méthodes efficaces pour réussir

Francis Leblanc

Francis Leblanc

Vice-président

Le bétonnage par temps froid présente des défis techniques considérables. Lorsque les températures descendent sous les 5 °C, l’eau contenue dans le béton – qui constitue près de 15 % de sa composition – risque de geler avant que le mélange ait eu le temps de durcir adéquatement. Cela compromet non seulement sa résistance, mais aussi son adhérence aux armatures et sa durabilité à long terme. Ce guide pratique présente en détail les bonnes pratiques pour couler du béton en hiver sans compromettre la qualité de l’ouvrage, tout en assurant la sécurité du chantier et la viabilité de la structure construite.

Pourquoi le froid nuit-il au béton frais?

Le principal danger réside dans la formation de glace à l’intérieur du béton avant que sa prise ne soit complétée. Le gel ralentit, voire interrompt, la réaction chimique d’hydratation du ciment, ce qui allonge considérablement les délais de durcissement. Cela peut aussi entraîner des fissures internes ou une fragilité structurelle qui ne sont pas immédiatement visibles, mais qui compromettent l’intégrité du bâtiment sur le long terme. En outre, le retrait thermique du béton exposé à de grands écarts de température peut accentuer les tensions internes.

Les effets du froid sur la prise du béton :

Température ambiante Temps de prise estimé Risque
21 °C 6 heures Faible
10 °C 11 heures Moyen
4 °C 14 heures Élevé
-1 °C 19 heures Très élevé
-7 °C Prise impossible Extrême

 

Il est donc indispensable de maintenir une température interne suffisante dans le béton durant toute la période initiale de durcissement afin d’éviter toute défaillance structurelle ultérieure.

Conditions minimales à respecter pour un bétonnage hivernal

Pour assurer une cure adéquate, le béton frais doit être maintenu à plus de 10 °C pendant une période allant de 3 à 7 jours, selon la composition du mélange et l’épaisseur coulée. Une chute de température trop rapide pourrait entraîner un arrêt brutal de l’hydratation, ce qui aurait un impact direct sur la résistance mécanique du béton.

De plus, il faut éviter absolument de couler du béton lorsque le mercure descend à -18 °C ou moins. Dans de telles conditions extrêmes, même les meilleures mesures de protection peuvent s’avérer inefficaces. Il vaut alors mieux reporter les travaux que risquer des dégradations irréversibles. Cette précaution permet non seulement de préserver la qualité du béton, mais aussi d’assurer la sécurité des travailleurs sur le chantier.

Précautions essentielles avant et pendant le coulage

Un bétonnage hivernal réussi dépend d’une préparation rigoureuse et adaptée au contexte. Il est indispensable de chauffer les éléments en contact avec le béton – comme les coffrages, les armatures et la base du sol – pour éviter tout choc thermique qui pourrait nuire à l’adhérence et à la prise initiale. Tous les matériaux doivent être à température contrôlée, sans givre ni humidité excessive.

Parmi les protections à prévoir avant le coulage :

  • Des tentes ou abris chauffés pour couvrir la zone de travail;
  • Des chauffages à air chaud indirect ou par rayonnement pour créer un microclimat stable;
  • Des couvertures isolantes à placer immédiatement après le coulage;
  • Des barrières pour limiter les courants d’air froid et l’entrée d’humidité.

Ces dispositifs doivent être maintenus en place durant toute la période de cure, et vérifiés régulièrement afin d’assurer une température homogène dans la zone de bétonnage.

Adaptation du mélange de béton aux conditions hivernales

Pour réduire les risques liés au gel, la composition du béton doit être adaptée de manière précise. Cette adaptation passe notamment par :

  • La réduction du ratio eau/ciment, afin de limiter la présence d’eau libre susceptible de geler;
  • L’utilisation d’eau de gâchage préchauffée à environ 40 °C;
  • La sélection de ciments à prise rapide (type haute résistance initiale);
  • L’incorporation d’adjuvants spécifiques tels que des accélérateurs de prise ou des agents entraîneurs d’air.

L’air entraîné forme de microbulles dans la matrice du béton, ce qui améliore sa résistance aux cycles de gel-dégel, fréquents au Québec. Il aide également à compenser les effets du retrait thermique et augmente la durabilité de la structure à long terme, notamment pour les dalles extérieures.

Mise en œuvre et protection du béton fraîchement coulé

Une fois le béton coulé, la phase de protection thermique devient essentielle. Le coffrage doit rester en place un minimum de 72 heures – parfois plus selon la température ambiante – et les dispositifs isolants doivent empêcher tout contact direct avec l’air extérieur.

Bonnes pratiques recommandées :

  • Installer les couvertures isolantes dès la fin du coulage;
  • Maintenir la température du béton au-dessus de 10 °C pendant toute la cure;
  • Utiliser des thermomètres ou sondes intégrées pour suivre l’évolution thermique;
  • Prévoir une alimentation continue en chaleur, surtout la nuit ou par grand froid.

Ces mesures permettent d’éviter les fissures précoces, les retards de prise et les altérations mécaniques qui pourraient compromettre la durabilité de l’ouvrage.

Bien planifier pour limiter les risques

La planification du chantier est une étape critique pour tout projet de bétonnage en hiver. Il est vivement recommandé de programmer les travaux durant les périodes les plus chaudes de la journée, entre 10 h et 14 h, et de consulter les prévisions météorologiques plusieurs jours à l’avance. En cas de chute rapide des températures ou de précipitations neigeuses, il peut être plus judicieux de repousser les travaux.

Les ouvrages complexes – comme les fondations profondes ou les semelles massives – exigent une coordination étroite entre les équipes techniques, les fournisseurs de béton et les opérateurs de chauffage. Un bon plan de contingence permet d’éviter des interruptions coûteuses.

Vers une approche durable du bétonnage en hiver

Intégrer des pratiques durables dans les projets de bétonnage hivernal est aujourd’hui essentiel, autant pour des raisons environnementales que réglementaires. Il est possible de réduire l’empreinte carbone tout en optimisant la performance des ouvrages construits.

Quelques pratiques recommandées :

  • Réutilisation de l’eau de lavage pour la gâchée;
  • Choix d’adjuvants à faible impact écologique;
  • Gestion des déchets de chantier par tri et valorisation;
  • Optimisation de l’isolation thermique pour limiter la consommation d’énergie liée au chauffage.

Ces gestes simples participent à un chantier plus responsable, et permettent également de répondre aux exigences de plus en plus strictes en matière de construction verte.

Conclusion : assurer la performance du béton malgré le froid

Bétonner par temps froid exige rigueur, équipement adapté et connaissances techniques précises. En respectant les recommandations de température, en ajustant le mélange, et en protégeant adéquatement le béton, il est tout à fait possible de garantir la résistance et la durabilité des structures. Le succès d’un chantier hivernal repose avant tout sur une préparation minutieuse, une mise en œuvre disciplinée, et une surveillance continue de la température et des conditions ambiantes.

Points clés à retenir

  • Évitez tout bétonnage lorsque la température descend sous les -18 °C.
  • Maintenez le béton au-dessus de 10 °C pendant 3 à 7 jours.
  • Réchauffez les coffrages, les armatures et l’eau de gâchage.
  • Protégez la zone de coulage avec tentes, couvertures et chauffage.
  • Utilisez des adjuvants accélérateurs et agents entraîneurs d’air.
  • Préférez les ciments à haute résistance initiale pour l’hiver.
  • Planifiez le chantier selon les heures les plus chaudes de la journée.
  • Intégrez des pratiques écoresponsables pour réduire l’empreinte carbone.